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47

(recueil de nouvelles d'Alexandre Bocquier)

Présentation de l'éditeur

Présentation de la nouvelle 47
En 1701, le seigneur Asano, accusé d'avoir blessé le maître des cérémonies de la maison du shogun, est condamné à mort. Les serviteurs d’Asano deviennent alors des rônins, des samouraïs sans chef, dont l’unique dessein est de rétablir la justice en vengeant la mort de leur sei­gneur. Ces 47 rônins passeront deux ans à planifier minu­tieusement une attaque suicide du palais du shogun…
Le récit des 47 rônins est décrit comme une « légende na­tionale » dans les manuels d’histoire japonais.

Présentation de la nouvelle Gaijin
Au XIXe siècle, à la fin de l’ère Edo, le Japon demeure replié sur lui-même, refusant la « perversion » du monde, malgré la pression de plusieurs pays. C’est dans ce contexte tendu que naît Sanyo, un garçon métis. À 10 ans, il assiste, im­puissant, au massacre de ses parents par trois samouraïs xénophobes. Rongé par la tristesse et la colère, il se met en quête de ces trois hommes dans la grande cité de Kyoto. Par chance, il rencontre Nobunaga, un autre samouraï qui l’entraînera des années durant, jusqu’à ce que l’enfant de­venu homme soit capable d’assouvir son désir de ven­geance.

Compte-rendu

Voila une remarque bifide sur le recueil 47.  J'ai été déçu par la nouvelle éponyme alors que j'ai beaucoup aimé la seconde. Je vais essayer d’être clair et de formuler une critique construite bien que je risque d’être un peu tranchant (contexte oblige) avec la première nouvelle.

 

47 :

 

J’ai trouvé que les scènes étaient trop « contextualisées » et pas assez « incarnées ». On nous explique l’histoire mais l’on ne rentre pas vraiment dedans. Le cadre est là mais les personnages ne semblent pas vivre véritablement. Puis, J’aurais aimé en connaitre un peu plus sur le plan apparemment suicidaire des 47. Et surtout, je n’ai pas vu la confrontation finale que j’attendais ! Pourtant une bataille de samouraïs ça doit faire mal ! J’ai entendu des quelques cris parfois derrière les shoji… mais c’est tout. A aucun moment je n’ai senti la lame froide sur la chair à vif, les muscles coupés net par une lame aiguisée comme un rasoir. Pas de membres tranchés ou de viscères mis à nues. Certes on n’est pas dans de la littérature d’horreur mais un katana fait quelques dégâts: quarante sept encore plus. Paradoxalement, je trouve qu’il y a aussi un manque de poésie dans un pays où « tout n’est que calme, luxe et volupté ». Les légendes ou contes ne manquent pas et pourtant le rapport entre le katana et le samouraï n’a pas été exploité. Pourtant dans la culture du samouraï, le katana est l’âme du samouraï. Dommage donc de ne pas avoir creusé ce côté-là quand la vengeance se fait avec l’un d’eux en particulier. Une nouvelle qui demande à être réécrite maintenant que les bases sont là. Plus d’actions et de connaissances sur l’esprit des samouraïs.

 

 

Gaijin :

 

Alors là il y a vraiment quelque chose. On est enfin au Japon. Heureusement que j’ai poussé la lecture après la première nouvelle et découvert Gaijin (mais je ne pense pas que la personne ayant formulé la critique sur internet n’aie lu ce texte). Il y a la poésie qui manquait dans la première et l’on voit le personnage dans sa pérégrination vengeresse à travers un Japon qui refuse de s’ouvrir. L’histoire est bien plus savoureuse et l’on s’identifie beaucoup plus au personnage. Le décor est bien plus vrai, il n’est plus une toile de fond comme dans 47. Il y a des images comme ce gaijin avec sa pelle qui sont très bonnes et des expressions très justes qui m’ont fait penser au manga. Les mots étaient très bien trouvés et les images plus fortes par conséquent. J’ai passé un agréable moment et je pense que cette nouvelle est de loin supérieure à la première. Petit bémol tout de même encore dans les scènes d’action qui sont bien mieux mais qui manquent d’un petit zest de punch.

 

En clair, j’ai trouvé le recueil un peu déséquilibré par une nouvelle qui m’a freiné en premier lieu et une autre que j’ai beaucoup appréciée. Si c’était moi, je garderai la seconde et réécrirai la première pour la rendre plus vivante. Je pense que le recueil monterait alors d’un cran. Après, cela n’est qu’un point de vue personnel bien entendu. J’espère seulement que cette critique pourra aider. Voila !

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